La nouvelle géographie des résidences secondaires
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Le dernier recensement de l'Insee montre que ce type de logements se concentre de plus en plus sur le littoral et en montagne. La Vendée a enregistré la plus forte croissance entre 1990 et 1999. Ces lieux de villégiature ont tendance à devenir des résidences "alternantes".
Rien de comparable, sans doute, avec le raz de marée "Merlin" du début des années 1970. Mais, en dix ans, la Vendée a enregistré une progression spectaculaire, mesurée par l'Insee (lire ci-dessous), de son parc de résidences secondaires: de 71 105 en 1990 à 93 407 en 1999 (+31 %). Les acquéreurs sont d'abord de jeunes retraités ou de futurs jeunes retraités. Comme Mady Levau. D'origine parisienne, elle a choisi, ayant atteint la cinquantaine, d'arrêter de travailler. Ancienne secrétaire de direction, elle coule aujourd'hui des jours heureux entre sa propriété périgourdine et Jard-sur-Mer, petite station balnéaire au sud des Sables-d'Olonne, où elle vient d'acquérir une villa. Mariée à un directeur commercial, elle a découvert Jard-sur-Mer, voilà deux ans, au fil d'un cabotage en compagnie de son mari, fou de bateau. Elle ne goûte qu'assez modérément les joies de la navigation. Lui "ne s'est jamais fait au Périgord", où le couple possède pourtant, depuis dix ans, une belle maison ancienne, restaurée par leurs soins. Alors, va pour Jard, où ils ont jeté l'ancre dans une belle et spacieuse villa "très fonctionnelle", pour un peu moins de 1,5million de francs. Elle leur servira de résidence secondaire un an ou deux, le temps de vendre sans la brader leur maison de Montanceix, près de Périgueux. Ensuite, "elle deviendra notre maison principale".
Démarche atypique ? "Au contraire, répond Dominique Gaborit, secrétaire général de la Fnaim Vendée et responsable d'une agence immobilière à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Le phénomène est apparu voilà cinq ou six ans." Pour lui, l'engouement de cette population "plutôt aisée sans être haut de gamme" s'explique assez simplement : "La Vendée offre un bon compromis entre un bon ensoleillement, même s'il n'est pas du niveau de la Côte d'Azur, et la recherche de tranquillité souhaitée par cette clientèle venue, pour une grande partie, de la région parisienne, mais aussi des Pays de la Loire." Le problème est maintenant de concilier les exigences de cette population à la retraite (29% des investisseurs en 2000) ou qui la prépare, désireuse de ne pas se serrer la ceinture pour ses "vieux" jours, avec la situation d'un marché qui arrive à saturation. A moins de "mordre" encore un peu sur les dunes, où les prix ont grimpé, comme sur les îles, qui accueillent le plus fort taux de résidences secondaires...
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