L'augmentation semestrielle du prix du gaz est connue : elle sera au 1er mai de 9,5%, alors que le prix du fioul, contrairement à celui de l'essence à la pompe, est stable depuis fin décembre.
En fait, cette hausse n'est que la troisième étape de la répercussion sur le prix du gaz distribué de la hausse du prix des contrats d'approvisionnements, qui sont indexés sur le prix du baril de pétrole...
Cette répercussion s'effectue avec un certain retard et de façon atténuée pour les raisons suivantes :
- les approvisionnements se font sur contrats de longue durée ;
- la France dispose d'une capacité de stockage de près d'un an de consommation ; cela permet d'amortir les évolutions ;
- le prix du gaz inclut une forte proportion d'éléments fixes comme l'amortissement des investissements ;
- le prix du gaz est fixé en concertation avec le gouvernement ; or celui-ci n'est pas en situation depuis l'autome dernier d'en rajouter…
Après une baisse de 10% en 1999, le prix du gaz de distribution n'avait été augmenté que de 6,5% en mai 2000, puis de 13% en octobre . Pendant le même temps, le prix du fioul avait plus que doublé, passant de 148 frs TTC l'hectolitre au 1er janvier 1999 (prix moyens en France FOD livraisons de 27.000 litres et plus - source Secrétariat d'Etat à l'industrie) à plus de 300 en octobre 2000, après être passé par 342 francs au 15 septembre !
Aujourd'hui, avec une hausse de 9,5% en mai 2001, le prix du gaz accuse une hausse cumulée depuis fin 1998 de 18%, alors que le prix du fioul affiche +63%, malgré la baisse intervenue fin 2000 qui met l'hectolitre à 242 frs fin avril 2001 !
Cette modération, peu mise en valeur par les medias qui préfèrent décidément les mauvaises nouvelles aux bonnes, est évidemment très politique ! Il est vrai que le gouvernement n'a pas de chance : l'échéance d'augmentation intervient une nouvelle fois en plein climat de mécontentement social - en octobre c'étaient les effets de la gestion calamiteuse des mouvements sociaux suscités par la flambée des carburants, et aujourd'hui ceux de la vague de plans sociaux consécutifs à des restructurations...
Alors Gaz de France, qui réclamait 25% de hausse en octobre et 13% cette fois-ci, devra encore patienter et remettre la main à la poche, et on rappelera que ceux qui ont opté pour le chauffage au gaz continueront à être nettement bénéficiaires par rapport à ceux qui ont conservé le fioul, avec en plus de meilleurs rendements !
Il est vrai qu'il y a une autre catégorie qui est encore plus bénéficiaire : ceux qui se chauffent à l'électricité, les tarifs n'ayant non seulement pas augmenté mais étant même sur une tendance longue à la baisse…
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