Ce qui est bon marché est rare, c'est bien connu ! C'est en particulier le cas des résidences universitaires (les "cités U") gérées par les CROUS (Centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires - il y en a un par académie - voir le site du centre national, le CNOUS) : avec 150.000 places dont une partie va aux étudiants étrangers boursiers du gouvernement français, même réservées aux étudiants aux moyens les plus limités et éloignés de leurs familles, elles sont très insuffisantes ; il faut s'y prendre dès le 15 janvier (clôture le 30 avril) et justifier des conditions requises chaque année ! Elles sont souvent anciennes et vétustes (un grand programme de rénovation est en cours), et plutôt spartiates : 9 m2, kitchenettes et sanitaires collectifs... l'avantage est le prix : 115 euros en moyenne avant allocation logement !
Il en est aussi de plus luxueuses : plus de 30 000 studios ont été réalisés par le CNOUS et les CROUS depuis 10 ans répondant à des normes de confort améliorées et donnant droit à l'APL (Aide personnalisée au logement) : studios de 18 à 23 m2, avec coin cuisine, salle de bain et aménagements intérieurs, câblage permettant des connections informatiques, etc. Plus des services dignes des résidences privées : laverie automatique, cafétéria, distributeur de plats préparés, photocopieuse, salle de jeux, de musculation, bibliothèque, accès Internet ! Ils sont évidemment plus chers, mais rien à voir avec les vraies résidences privées : 225 à 301 euros par mois (avant APL) seulement...
Autre solution bon marché (mais pas toujours...) : les foyers étudiants : gérés par des fondations ou associations variées, pas toujours mixtes, à caractère souvent religieux ou international (foyers internationaux, Cité internationale de Paris, etc.) les loyers vont de 300 à plus de 500 euros par mois, plus souvent pension ! Certains sont regroupés au sein de l'Union nationale des maisons d'étudiants (UNME).
Dernière solution à caractère social, les HLM : certains ont des chambres réservées aux étudiants...
Autrement, et c'est malheureusement la solution à laquelle doit se résoudre les quatre cinquèmes des étudiants, il faut recourir au logement privé.
Les plus fortunés peuvent trouver facilement à se loger dans les résidences-services pour étudiants : réalisées par tous les grands noms de la promotion immobilière, en général meublées, dotées de services para-hôteliers (laverie, salles de travail, salle de sport, parfois cafétéria et accueil), elles se sont vendues comme des petits pains aux investisseurs comme placements défiscalisés. Résultat, l'offre est souvent excédentaire ! Il est vrai que les prix l'expliquent aussi un peu : jusqu'à 500 euros pour un studio et 900 euros pour un deux pièces, voire plus, et services en sus...
Pas étonnant que le gros des étudiants se rabatte, en se heurtant à la pénurie qui règne depuis plusieurs années dans de nombreuses villes universitaires, sur les studios et petits appartements de centre-ville, les "chambres de bonne" - notamment à Paris - et même les chambres chez l'habitant, qui s'arrachent à des prix pas forcément élevés dans l'absolu, mais très chers eu égard à l'exiguité, la vétusté voire l'insalubrité des logements proposés...
Dans les deux cas, le régime de la location est classique : bail d'un an renouvelable, si le logement est meublé, et de trois ans s'il est loué vide ; s'il est meublé, la durée est en général ferme, donc sans possibilité de départ avant l'échéance sauf si le propriétaire loue plus de quatre logements meublés ; alors le locataire peut comme pour les logements loués vides donner congé à tout moment avec un préavis de trois mois. Le candidat à ce type de locations doit prévoir un dépôt de garantie de deux mois de loyer dans le cas d'un logement vide, et plus éventuellement pour un meublé, et il devra de surcroît apporter la caution d'un parent ou d'un proche capable de justifier de revenus réguliers et sûrs d'au moins quatre fois le montant du loyer et des charges...
Enfin, s'il passe par une agence immobilière, il lui faudra prévoir environ l'équivalent d'un loyer supplémentaire à titre de commission de location !
C'est là où le bât blesse : la mise de fonds de départ et l'obligation de caution constituent pour beaucoup un obstacle insurmontable qui les pousse à accepter des locations en deçà des limites de la décence - définie désormais par décret ! - proposées par des bailleurs forcément moins regardants : chambres mal éclairées, faux meublés, chambres chez l'habitant sans vraie intimité ni calme...
Et sans toujours savoir que la loi leur ménage des possibilités de recours efficaces en cas d'abus : requalification du faux meublé en location soumise à la loi du 6 juillet 1989 s'il ne répond pas aux critères du vrai meublé (il ne suffit pas d'une table deux chaises et d'un lit : il faut au moins un équipement de cuisine complet et d'un minimum d'équipements de ménage, en pratique comme pour les locations de vacances...), injonction de travaux ou réduction judiciaire du loyer en cas de non conformité, etc. (voir notre article)
Reste une solution dont beaucoup rêvent : la colocation ! Outre son côté "branché" - voir le succès de la série "Friends" - la location à plusieurs permet en effet de diviser le coût d'un logement plus spacieux ; malheureusement, elle n'est pas facile à mettre en oeuvre : il faut trouver le ou les bons colocataires, et surtout le propriétaire qui accepte les risques inhérents à ce type de locations (voir notre article)...
Il est vrai que vie d'étudiant rime avec parcours du combattant...
La semaine prochaine : les aides au logement accessibles aux étudiants.
UniversImmo.com
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