C'est
l'histoire d'un paquebot qui, à l'annonce d'un
redressement des finances publiques, est soudain privé
d'une partie de son carburant et contraint de payer
des droits d'octroi exceptionnels. La suite est prévisible
: le navire va s'échouer, laissant une partie
de l'équipage sur le carreau. Il faudra alors
réparer les dégâts, par des mesures
de relance dans la construction et le bâtiment.
Car
ce paquebot, c'est l'Immobilier, fleuron de notre économie
nationale dont il est un des principaux créateurs
de richesse. On aurait voulu le mettre en cale sèche
qu'on ne s'y serait pas pris autrement : taxation drastique
des plus-values des particuliers et des SCPI, suppression
des aides à l'investissement locatif (Scellier),
compression des aides à l'accession (PTZ+), pénalisation
des SIIC
Tout
ça d'un coup, alors même que l'accès
au crédit se durcit. Inévitablement, les
marchés vont s'encalminer. Dans le résidentiel,
les files de candidats locataires vont encore s'allonger.
Dans l'immobilier d'entreprise, la tâche va encore
se compliquer pour les fonds, cotés (SIIC) ou
non cotés (SCPI), qui vont se trouver affaiblis
face à la concurrence des investisseurs étrangers.
A-t-on
déjà oublié que le régime
SIIC a été créé en 2002
pour permettre aux foncières françaises
de se repositionner sur un marché immobilier
national devenu la proie des fonds anglo-saxons ? A-t-on
déjà oublié que les titres de SIIC
devaient aussi servir de supports à l'épargne
retraite ? Sans doute, puisque l'on exclut les SIIC
des PEA et que l'on prive leurs dividendes de l'abattement
fiscal de 40 %.
Il
n'y a pas plus mauvaise politique immobilière
que celle qui navigue à vue, pensait-on jusqu'alors.
Eh bien si, il y a pire : celle qui navigue à
l'aveugle.
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Par
Christian Micheaud
Consultant pour les métiers de l'immobilier et
formateur à la gestion de patrimoine immobilier
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