D'abord
les échanges lorsque des occasions rapprochent
les deux parties, comme lors du récent
colloque à l'initiative d'Universimmo et
de l'Institut du Management des Services Immobiliers
(IMSI) : La confraternité serait pourtant
nécessaire au moment où les pouvoirs
publics sont en train de légiférer
sur l'avenir des professions immobilières.
Lors
de ce débat, qui portait sur la pertinence
des mesures du projet de loi ALUR en matière
de vente et de location, le débat est retombé
à son niveau le plus bas : " Les agents
mandataires ne sont pas des agents immobiliers
! "
Las ! Personne ne conteste cette assertion, et
surement pas les membres du SYREMI.
Et
de poursuivre : " Les agents mandataires
des réseaux seraient des intermittents
de la transaction, sans âme ni formation,
quand les négociateurs salariés
seraient des spécialistes hautement qualifiés
et professionnels ".
Tout cela sans parler des disputes sémantiques
d'une grande hauteur de vue sur les " vrais
professionnels " qui exercent en agence et
refusent l'épithète de "traditionnels"
ou "vitrés".
Premier
rappel : Le négociateur, qu'il soit salarié
ou bien agent commercial mandataire d'une agence
en boutique ou d'un réseau, est un négociateur.
Point.
Il ne revendique aucunement la qualité
" d'agent immobilier ".
Il est l'acteur qui fait face au client
(vendeur ou acquéreur d'un bien), lequel
ne rêve que d'une chose : vendre ou acheter
dans les meilleures conditions.
Je
rappelle également aux pourfendeurs du
" grand professionnalisme " que j'ai
personnellement démarré dans cette
profession en Février 1984 (presque 30
ans), au statut d'agent commercial mandataire.
Statut considéré à cette
époque comme honorable puisque plus risqué
que celui de salarié.
Alors
loin de toute polémique, j'en appelle aux
responsables des organisations de saisir l'occasion
à propos du projet de loi ALUR, pour traiter
des vrais enjeux ; et les sujets ne manquent pas.
J'ai eu l'occasion de m'en ouvrir récemment
au cabinet de la ministre Duflot à propos
du projet de loi, en évoquant entre autre
:
-
Le calcul des droits d'enregistrement sur le prix
net vendeur (même avec des honoraires en
charge vendeur) ; ce qui aurait pour effet de
cesser le " bricolage " de dernière
minute (mandat de recherche par l'acquéreur).
- Le partage du fichier des mandats de manière
systématique avec un arbitrage fort et
indépendant (obligation de partager sous
peine de sanction). Je rappelle que les américains
l'ont réussit il y a 40 ans
- Le délai de validité du mandat
exclusif porté à un an avec révocation
à tout moment par le client.
- La réhabilitation juridique de la preuve
de visite (bon de visite par exemple) à
condition de faire la dénonciation du client
auprès du vendeur. L'immobilier d'entreprise
parisien (encadré par la FNAIM) fonctionne
parfaitement sur ce modèle avec des "
co - exclusivités " voire des "
tri - ex. " entre confrères.
- La création (appropriation) d'un site
internet pour l'intégralité des
professionnels et géré par eux à
des conditions décentes pour stopper le
pillage par des sociétés externes.
- La certification unique des négociateurs
avec une identification centralisée par
internet accessible au grand public.
Etc.
Voilà quelques chantiers qui susciteraient
l'écoute attentive des pouvoirs publics
eu égard à l'augmentation des recettes
de TVA générées par l'intermédiation.
Au
lieu de ça et au-delà des mots,
les réseaux de mandataires font l'objet
d'attaques par voie juridique. En effet, il se
multiplie à l'endroit des agents commerciaux,
de manière ciblée, des sommations
interpellatives par voie d'huissier dans le seul
but de les déstabiliser envers l'enseigne
pour laquelle ils travaillent. Les initiateurs
de ces actes étant issus des rangs de la
profession " traditionnelle ".
Il
n'est que temps pour toutes les composantes de
la profession de comprendre que le péril
n'est pas en son sein, mais à ses portes
: le projet de loi de Madame Duflot, s'il comporte
des mesures salutaires, telle la création
d'un Conseil National de la Transaction et de
la Gestion Immobilières, témoigne
aussi que ceux qui exercent ces activités
ne sont pas investis de la confiance.
Plusieurs dispositions de ce projet démontrent
de la suspicion envers les agents immobiliers
et les administrateurs de biens.
Il convient d'en comprendre l'origine, et de ne
pas se tromper de combat.
Dans
ce contexte, les réseaux de mandataires
mènent la même croisade pour la valeur
ajoutée et la reconnaissance du service.
Ils souhaitent la réhabilitation de l'intermédiation.
Ils appellent de leurs vux un autre regard
des décideurs publics, et ils entendent
le mériter, par la compétence et
par l'intégrité avérée.
Enfin, ils incarnent les mêmes valeurs d'exigence
car ils opèrent selon un modèle
économique à peine différent,
qui fait une plus large place à l'entreprenariat
individuel.
Sans
compter que le modèle économique
du réseau de mandataires offre des perspectives
d'emplois à des milliers de personnes de
tous âges et de tous cursus.
Il restaure l'entreprenariat individuel, il réhabilite
le service de proximité par le travail
en " home office " et la confiance qui
va avec.
Ce qui rend les négociateurs très
attentifs au marché et aux attentes des
consommateurs (leurs voisins).
Quelle
suffisance et quel mépris pour nier l'allongement
de la durée de la vie qui oblige les gens
à des carrières multiples ou à
ressort, particulièrement à l'heure
des destructions d'emplois massives dans tout
le pays ?
Avons-nous jamais dit pour autant que le monde
se coupait en deux, et que la modernité
était notre apanage quand les autres seraient
archaïques ?
La plupart des dirigeants de réseaux de
mandataires sont issus de la profession dans ce
qu'elle a de plus orthodoxe, c'est mon cas je
le répète.
Dans
le paysage immobilier du 21ème siècle,
les réseaux de mandataires y tiennent leur
rang. Leur ambition est d'occuper une position
forte, mais non exclusive. Ils rejoignent l'objectif
commun de contribuer à faire reculer les
ventes dites de p.à p.
D'ailleurs,
où mènent les combats qui visent
à éliminer les opérateurs
d'un autre type, notamment les entrants ?
Le législateur a reconnu leur faculté
d'intermédiaire en transactions immobilières
aux notaires, aux avocats, aux huissiers, aux
géomètres - experts, aux architectes.
Les réseaux de mandataires y ajoutent l'innovation
: L'internet n'étant que la porte d'entrée
de ce modèle économique.
Le
déploiement par la formation et l'assistance
permanente que nous sommes contraint de
dispenser pour amener les collaborateurs à
s'élever, est au même niveau que
partout où le mot formation signifie quelque
chose.
Qu'on
ne me fasse surtout pas la morale sur le taux
de rotation des négociateurs entrants -
sortants dans les réseaux de mandataires.
Je connais les chiffres de la profession dans
son ensemble et je les tairai par décence.
Quels
sont les 2 principaux reproches qui sont fait
aux agences en réseau de mandataires ?
1/ La distance séparant l'acteur local
(le mandataire) de sa base, titulaire de la carte
professionnelle et qui sous entendrait l'absence
de contrôle par cette dernière.
2/ Le fait de payer pour travailler.
Les auteurs de ces ritournelles sont de pure mauvaise
foi et sont aujourd'hui les mêmes qui subissaient
à l'époque de leur entrée
sur le marché, les attaques de ceux qui
se revendiquaient du " vrai professionnalisme
". Les époques changent et les avant-gardistes
d'hier s'arc-boutent aujourd'hui à leur
passé, diabolisant le changement pour défendre
le consommateur (qui ne lui a rien demandé).
Les
risques pour les clients ne sont pas plus importants
que dans une boutique. Le taux de sinistre est
de 0% prouvé. Le taux de satisfaction client
d'un mandataire est de 98% prouvé également
(sondage BVA de décembre 2012).
Quant à " payer pour travailler ",
je dirais que cela doit satisfaire les 10 ou 12
000 négociateurs mandataires qui s'acquittent
tous les mois de cette contribution.
Enfin,
et c'est la bonne nouvelle, le législateur
a compris notre utilité et notre rôle
social et nous reconnait maintenant comme des
acteurs à part entière. Notre voix
est entendue et écoutée par les
ministères en charge du projet.
Je
crains par contre que ma communauté professionnelle,
à laquelle j'appartiens depuis 30 ans,
ne donne d'elle-même aux pouvoirs publics
une image bien peu flatteuse, celle d'un corps
qui préfère s'entredéchirer
plutôt que de se moderniser.
Par
Jean
Lavaupot, Président du SYREMI -
SYndicat des REseaux de Mandataires en Immobilier
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